Deutérocanonique

Deutérocanonique, voilà bien un mot qui aurait pu ne jamais exister si tout le monde s'était mis d'accord dès le début ! Bien sûr, c'est à nouveau un terme tiré du grec; deuteros signifie second, kanôn signifiant règle. On désigne donc ainsi, les livres de l'Ancien Testament qui n'ont été admis au Canon des Écritures (c'est à dire dans la liste officielle) qu'au deuxième rang. Pas tout de suite quoi ou après coup si vous préférez.

On compte sept Livres Deutérocanoniques. Certains en comptent huit par ce qu'ils font la différence entre Baruch et la lettre de Jérémie.

Saint Timothée - Vitrail, 1145 - 1150, provenant de l'ancienne abbatiale Saint - Pierre et Saint - Paul de Neuwiller - les - Savernes, Bas - Rhin. Héliodore chassé du temple - Détail, Eugène Delacroix, 1861.
Judith et Holophèrne - Musée d'Israël à Jérusalem - Ms. 180 / 51, folio 217r L'apparition de l'Ange au vieux Tobie - Pieter Lastman, 1618
Ecclésiastique Baruch
Sagesse

Alors il faut tout de même savoir que ce n'est pas nouveau cette histoire ! C'est vieux comme Hérode, et même bien plus vieux qu'Hérode si vous voulez tout savoir ! Tout a commencé quand les juifs d'Alexandrie (Juifs de la Diaspora) ont souhaité disposer de leur propre traduction en grec des textes sacrés. Après tout c'était légitime car pour eux, l'hébreu, c'était vraiment de l'hébreu si vous voyez ce que je veux dire ! Alors, contrairement aux juifs de Palestine, les textes écrits dans la langue juive ne leur servaient pas à grand chose ! Aux environs de l'an 280 avant notre ère, ils se sont décidés à effectuer une traduction grecque des livres sacrés. Parait-il que 72 d'entre-eux s'y sont mis (septante deux diraient nos amis belges !) et cela a donné une traduction grecque très justement appelée ... SEPTANTE. Bien sûr, cette traduction ne s'est pas faite en un jour (ni en 72 jours comme le prétend la légende), elle s'est étalée sur plus de 150 ans; elle a été très inégale selon la science et la conscience des traducteurs successifs (la légende prétend que les 72 traducteurs isolés les uns des autres ont abouti à traduction identique de la Loi).

Alors imaginons le tableau, les juifs de Palestine utilisent au Temple leurs textes en hébreu, ceux d'Alexandrie prient dans les synagogues avec les leurs en Grec. Et cela dure ainsi longtemps, environ 400 ans durant lesquels coexistent donc ces deux séries de textes, avec leurs ressemblances et leurs différences ! Puis, aux alentours de l'an 100 de notre ère, les juifs de Palestine décident d'établir une liste officielle des Ecritures sacrées: le CANON HÉBRAÏQUE. A ce moment il faut bien faire les comptes ! Et c'est là que les choses se compliquèrent, car les juifs de Palestine ont considéré que les livres rédigés en Grec, où dont la seule traduction grecque était connue, n'étaient pas des livres inspirés par Dieu: ils ne "souillaient pas les mains" comme on le disait à cette époque, c'est - à - dire que l'utilisateur de ces livres n'avait nul besoin de se purifier les mains après les avoir manipulés. Ils ont ainsi écarté sept Livres issus de la SEPTANTE, qui ne figurent donc pas dans le canon hébraïque.

C'est depuis ce temps là que la Bible Hébraïque compte seulement 39 livres alors que la Bible Catholique en compte 46 dans son Ancien Testament. Mais pour vraiment bien comprendre ce qui a conduit l'Église Catholique à retenir ces sept livres je vous conseille d'aller jeter un rapide coup oeil vers le chapitre CHRONOLOGIE.

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