Deutérocanonique, voilà bien
un mot qui aurait pu ne jamais exister si tout le monde s'était mis d'accord dès le
début ! Bien sûr, c'est à nouveau un terme tiré du grec; deuteros
signifie second, kanôn
signifiant règle. On désigne donc ainsi, les
livres de l'Ancien Testament qui n'ont été admis au Canon des Écritures (c'est à dire
dans la liste officielle) qu'au deuxième rang. Pas tout de suite quoi ou après coup si
vous préférez.
On compte sept Livres Deutérocanoniques. Certains en comptent huit par ce
qu'ils font la différence entre Baruch et la lettre de Jérémie.
|
|
|
|
Ecclésiastique |
Baruch |
Sagesse |
|
Alors il faut tout de même savoir que ce n'est pas
nouveau cette histoire ! C'est vieux comme Hérode, et même bien plus vieux qu'Hérode si
vous voulez tout savoir ! Tout a commencé quand les juifs d'Alexandrie (Juifs de la
Diaspora) ont souhaité disposer de leur propre traduction en grec des textes sacrés.
Après tout c'était légitime car pour eux, l'hébreu, c'était vraiment de l'hébreu si
vous voyez ce que je veux dire ! Alors, contrairement aux juifs de Palestine, les textes
écrits dans la langue juive ne leur servaient pas à grand chose ! Aux environs de l'an
280 avant notre ère, ils se sont décidés à effectuer une traduction grecque des livres
sacrés. Parait-il que 72 d'entre-eux s'y sont mis (septante deux diraient nos amis belges
!) et cela a donné une traduction grecque très justement appelée ... SEPTANTE. Bien sûr, cette traduction ne s'est pas faite en un
jour (ni en 72 jours comme le prétend la légende), elle s'est étalée sur plus de 150
ans; elle a été très inégale selon la science et la conscience des traducteurs
successifs (la légende prétend que les 72 traducteurs isolés les uns des autres ont
abouti à traduction identique de la Loi).
Alors imaginons le tableau, les juifs de Palestine utilisent au
Temple leurs textes en hébreu, ceux d'Alexandrie prient dans les synagogues avec les
leurs en Grec. Et cela dure ainsi longtemps, environ 400 ans durant lesquels coexistent
donc ces deux séries de textes, avec leurs ressemblances et leurs différences ! Puis,
aux alentours de l'an 100 de notre ère, les juifs de Palestine décident d'établir une
liste officielle des Ecritures sacrées: le CANON
HÉBRAÏQUE. A ce moment il faut bien faire les comptes ! Et c'est là que
les choses se compliquèrent, car les juifs de Palestine ont
considéré que les livres rédigés en Grec, où dont la seule traduction grecque était
connue, n'étaient pas des livres inspirés par Dieu: ils ne "souillaient pas
les mains" comme on le disait à cette époque, c'est - à - dire que l'utilisateur
de ces livres n'avait nul besoin de se purifier les mains après les avoir manipulés. Ils
ont ainsi écarté sept Livres issus de la SEPTANTE, qui ne
figurent donc pas dans le canon hébraïque.
C'est depuis ce temps là que la Bible
Hébraïque compte seulement 39 livres alors que la Bible
Catholique en compte 46 dans son Ancien Testament. Mais pour vraiment bien
comprendre ce qui a conduit l'Église Catholique à retenir ces sept livres je vous
conseille d'aller jeter un rapide coup oeil vers le chapitre CHRONOLOGIE.